Trois Belges sur quatre continuent de travailler en étant malades

Les rhumes sont déjà bien installés et la saison de la grippe et du coronavirus est à nos portes. Mais si vous décidez d’aller travailler alors même que vous toussez et avez mal à la tête, sachez que vous n’êtes pas seul(e) Un nombre croissant de travailleurs restent en effet (partiellement) employables, même lorsqu’ils se sentent malades. C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée par Mensura.

Pas moins de trois quarts des Belges (74 %) déclarent qu’il leur arrive de faire des choses pour le travail même lorsqu’ils se sentent malades. Cela peut aller de répondre à des e-mails à assister à des réunions en ligne depuis la maison. La majorité des personnes interrogées (70 %) déclarent toutefois qu’elles resteraient à la maison s’il n’y a vraiment pas moyen de faire autrement, par exemple si la fièvre les cloue au lit. Seuls les 4 % restants affirment toujours aller au travail ou travailler lorsqu’ils sont malades.

Il est intéressant de noter que ce chiffre a augmenté depuis 2021, date de la première enquête de Mensura. A l’époque, seuls 67 % des personnes interrogées indiquaient être « prête à effectuer des tâches pour le travail » en cas de maladie. Ce chiffre est donc en augmentation. Les femmes (77 %) sont légèrement plus susceptibles de continuer à travailler lorsqu’elles sont malades que les hommes (72 %), et les plus de 50 ans (77 %) un peu plus que les jeunes (70 %).

Bart Teuwen, expert en absentéisme : « En 2021, nous étions évidemment en pleine pandémie de coronavirus. Le mot d’ordre à l’époque était : restez à la maison si vous êtes malade.
Cette attitude a depuis largement disparu. Mais la généralisation du travail à domicile a également joué un rôle. »
 

Présentéisme et employabilité

Pourtant, le risque de présentéisme existe, prévient Bart. « Trouver le juste milieu entre employabilité et présentéisme est un exercice d’équilibriste. Les bonnes intentions des salariés doivent être appréciées, mais le supérieur hiérarchique a également son rôle à jouer ici.
Les collaborateurs qui fonctionnent de manière répétée en surrégime doivent être protégés contre eux-mêmes. Parfois, cela signifie qu’il faut les aider à accepter de se déconnecter complètement pendant un certain temps. »

Différentes motivations expliquent cette volonté de continuer à travailler (partiellement) lorsqu’on est malade : volonté de faire bonne impression (24 %), crainte de la réaction de son supérieur (13 %) ou considération pour les collègues (9 %). 

Le certificat médical : utile, nécessaire ou superflu ?

Dans le cadre de l’enquête, nous avons également demandé aux employeurs quelle était leur attitude à l’égard du certificat médical. Quel est le rôle du certificat médical sur l’absentéisme ? Les avis semblent partagés. 41 % le voient comme un instrument efficace. Mais tous les employeurs, tant s’en faut, ne le considèrent pas comme la solution miracle pour réduire l’absentéisme. Un sur cinq estime qu’il empêche en fait d’aborder en toute sérénité le thème de l’employabilité optimale sur le lieu de travail. Les autres employeurs interrogés n’ont pas d’opinion tranchée. « La question de savoir si les certificats médicaux sont utilisés ou non n’est pas le cœur du débat. Il est plus important de rester en contact avec le collaborateur absent.
Et d’avoir, dans un climat de confiance, une conversation sur les possibilités restantes éventuelles. »

Il n’y a pas d’unanimité non plus sur (l’extension de) la suppression du certificat médical.
Quatre entreprises sur dix (42 %) s’opposent à une extension de la suppression du certificat médical. 31 % déclarent de leur côté qu’elles n’y verraient aucun inconvénient, puisque leur politique en matière d’absentéisme est entièrement axée sur la confiance et le dialogue.
22 % pensent que chaque entreprise devrait pouvoir décider elle-même de la manière dont elle gère l’absentéisme et les certificats médicaux. « C’est déjà une bonne chose que le concept de ’fit note’ se soit invité à la table des négociations du nouveau gouvernement », estime Bart.
« Il est clair que le gouvernement a également pris une direction différente et veut encourager les acteurs à examiner les options disponibles. Nous espérons que cela encouragera les organisations à s’engager pleinement dans cette voie. »

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